Jusqu’en 1954, seules les jeunes
filles ne dépassant l’âge
de 18 ans pouvaient être admises
à l’unique école d’Arts
Ménagers du pays. Anne-Marie Pierre-Paul
devenue plus tard Anne-Marie Desvarieux,
diplômée de l’Ecole
Elie Dubois, professeur de Sciences sociales,
de Mathématiques à l’Ecole
Nationale Antoinette Dessalines, ouvrit
à St-Marc (Haiti) , le 11 octobre
1954, la Maison Ménagère,
pour permettre aux jeunes filles et dames
de tout âge d’avoir accès
à une formation technique. Vers
les années 1960 en Haiti, les lycées
étaient surtout l’apanage
des hommes. Une poignée de jeunes
filles aisées accédaient
aux études supérieures.
Mais la majorité des jeunes filles
terminaient leurs études classiques
avec le Brevet, donc n’avaient pas
accès à l’Université.
Une fois ce cycle d’Etudes bouclé,
elles demeuraient sagement à la
maison attendant un époux. Les
plus douées pouvaient s’inscrire
à l’Ecole Normale d’Institutrices,
à l’école des gardes-malades,
ou à l’école d’Arts
Ménagers Elie Dubois. Le pourcentage
d’admission était faible
. La Maison Ménagère va
corriger cette situation. C’est
le premier établissement privé
qui va permettre aux femmes d’alors,
grâce à la formation qui
y est dispensée ,d’être
un auxiliaire précieux pour leur
mari, d’être indépendantes,
en se créant un emploi, et de servir
valablement leur communauté. En
1956, le Gouvernement accorda une Bourse
d’Etudes à Anne-Marie pour
Paris. Là, elle se perfectionna
en art culinaire au Cordon Bleu. En 1960
La Maison Ménagère est reconnue
d’Utilité Publique par un
arrêté présidentiel.
Les finissantes de cet établissement
recevaient alors un diplôme en Arts
Ménagers du Département
de l’Education Nationale. L’année
1962 trouva Anne-Marie en Italie où
elle se perfectionna en couture avec la
méthode Lutecia pour mieux aider
ses compatriotes.
Dans ce même but, vers cette même
période, elle apprit la technique
des machines à coudre dans les
ateliers américains. Mme Desvarieux
est toujours à l’écoute
pour savoir comment adapter l’enseignement
que dispense son établissement
afin de répondre aux exigences
de l’heure. Beaucoup de dames durant
les années 1960 et 1970, grâce
aux connaissances acquises à la
Maison Ménagère, ont pu
sans difficulté obtenir un visa
de résidence aux Etats-Unis d’Amérique.
de l’Ambassade Américaine
en Haïti. En ce temps-là l’Amérique
était en quête de main d’œuvre
spécialisée. Là-bas,
ces dames ont pu travailler dans les usines
de confection pour subvenir à leurs
besoins et à ceux de leur famille.
En 1970, Anne-Marie est à Chicago,
durant l’été, suivant
des cours de décoration chez Wilton.
Elle introduit alors pour la première
fois, en Haïti un cours de décoration
de gâteaux
En 1974, Mme Desvarieux retourna à
Paris, pour apprendre les techniques récentes
en couture. Elle se perfectionna au Cours
International Jeoffrin Byrs. Anne-Marie
apprend toujours, pour partager ses connaissances
et améliorer les conditions de
la femme en Haïti..
C’est ainsi qu’en 1978,
la Maison Ménagère s’affilia
au Cours International Jeoffrin Byrs de
Paris. Une grande opportunité pour
les plus doués de recevoir un diplôme
de cette Académie. En 1985, après
un séminaire en décoration
avancée (peinture sur gâteaux,
fondant, pastillage. Anne-Marie introduit
pour la première fois cette technique
dans l’art de la décoration
en Haïti. En 1986, un cours de dessin
de mode est ajouté au programme,
et en 1992, un cours de peinture sur tissu.
2004 a vu l’introduction du macramé,
de la teinture sur tissus et l’addition
d’un autre cours : le mannequinât.
Actuellement, les élèves
en première année reçoivent
un diplôme d’Etudes Professionnelles
délivré par l’Institut
National Professionnel et ceux de la 2ème
année, un diplôme d’Enseignement
Technique. En 2006, la Maison Ménagère
a participé avec une commission
de coopération canadienne, la Commission
Scolaire Marie Victorin et l’Institut
de Formation Professionnelle à
l’élaboration des programmes
de formation en confection sur mesure.
Pour 2008, la Maison Ménagère
prépare un week-end « Couture
en folie »où les jeunes stylistes
sont appelés à présenter
au grand public, leurs créations.
En novembre 2001, le plus ancien quotidien
d’Haïti consacra à Anne-Marie
Desvarieux sa rubrique : « Bravo
» qui met en relief une personnalité
ayant œuvré pour le bien être
de la communauté. En mai 2002,
un magasine féminin « Pluriel
» lui consacra un interview.
Anne-Marie est l’auteur d’un
livre de savoir-vivre : Ce que la femme
doit savoir. Bientôt paraîtra
son excellent ouvrage : Cinquante ans
de cuisine avec Anne-Marie Desvarieux.